Un même site Internet dans lequel le touristonaute va trouver une chambre d’hôte Gite de France, une chambre chez l’habitant, du couchsurfing, ou de l’hébergement gratuit? Que ce soit à Paimpol, Budapest ou Nouakchott? Qui soit gratuit pour les hébergeurs comme pour les voyageurs?
Un site qui ne s’embarrasse pas des labels, signes de qualité ou classements divers? C’est dans cet esprit participatif que fonctionne le site « bedycasa.fr »:http://www.bedycasa.fr/
Créé en 2007 sous forme de blog par Magali Boisseau, Bedycasa.com compte aujourd’hui 14 000 membres et propose près de 3000 hébergements alternatifs.
Le site est construit pour mettre en relations voyageurs et hébergeurs, chacun étant inscrit sur le site participatif.
Du point de vue de l’office de tourisme, Bedycasa peut être rangé dans la catégorie des « sites concurrents » : n’importe quel propriétaire de chambre d’hôtes peut y inscrire gratuitement son hébergement. Une possibilité supplémentaire de publicité. Cette chambre d’hôte y cotoiera des hébergements gratuits, peu chers, ou labellisés. Bedycasa ne repose sur aucun système de classement, si ce n’est les avis des internautes.
Et en plus, ça fonctionne : une levée de fonds pour le site vient d’être réalisée, et le nombre de connexions se développe fortement.
Pour vous permettre, cher lecteur du tourisme institutionnel, de mieux connaitre cet étrange monde du « participatif » qui ignore toute grille de référentiel, toute commission de classement et toute notion de cotisation annuelle, nous avons décidé d’aller à la rencontre de ces drôles d’entreprise…
J’ai donc demandé à la fondatrice *Magali Boisseau*, si elle inscrivait la démarche bedycasa dans le tourisme participatif?
_Effectivement, Bedycasa est résolument inscrit dans une démarché de tourisme participatif et ce, dès l’origine. Le but de Bedycasa est d’intensifier les échanges entre plusieurs cultures et de permettre à des personnes de voyager différemment._
_Bedycasa s’adresse à toute personne voulant voyager, ainsi qu’à toute personne prête à recevoir._
*Quel est l’origine du concept de Bedycasa?*
_Je pense que c’est peut-être parti du jour où mon père m’a raconté son voyage en Sicile en stop et toutes les personnes qu’il avait rencontrées sur son chemin et l’enrichissement culturel et personnel qu’il avait tiré de cette formidable expérience. Au fil de mes voyages (études, affaires ou vacances), j’ai rencontré bien entendu beaucoup de locaux et d’étrangers mais également des expatriés français. Je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule à voyager ‘alernatif’ et que de plus en plus de personnes souhaitaient aller à la rencontre de l’autre, histoire d’être baigné dans la culture locale._
*Quelle relation et /ou concurrence entretiens Bedycasa avec les organismes officiels du tourisme de type offices de tourisme?*
_J’aimerais vraiment pouvoir développer des synergies avec ces organismes officiels car je pense que nous sommes complémentaires et que nous pourrions parvenir à faire connaître ce marché plus largement et surtout à en informer les voyageurs mais sincèrement, c’est très difficile de parvenir à les convaincre car la plupart du temps, je me trouve confrontée à des personnes paradoxalement plutôt ‘fermées d’esprit’ et qui ne vont pas mettre en place les propositions d’actions que nous leur présentons ou alors qui nous demandent de payer pour faire partie de leur organisme._
_Je ne suis peut-être pas ‘tombée’ sur la bonne personne…Pourtant, la demande est bien réelle et les retombées seraient notables, immédiates et directes pour tous les acteurs et participants : les offices de tourisme, Bedycasa mais aussi et surtout les voyageurs, les hébergeurs et l’économie locale…_
Une réponse qui montre s’il le fallait encore, le fossé de plus en plus important qui se creuse entre des sites de tourisme participatif, en plein développement, et notre culture institutionnelle
*Pourquoi faire cohabiter de l’hébergement professionnel avec du « gratuit » ou du peu cher » chez l’habitant?*
_Sur Bedycasa, nous réunissions toutes ces formes d’hébergements alternatifs car nous nous rendons compte qu’elles peuvent aussi bien convenir aux étudiants (chambres chez l’habitant, famille d’accueil, couchsurfing etc) qu’aux couples, familles, voyageurs d’affaire (B&B) personnes seules ou groupes (gîtes, chambres d’hôtes, riads etc). J’ai moi-même utilisé presque toutes ces formes d’hébergements en fonction des circonstances de mes voyages (affaires, études ou vacances), de mon budget et de mon âge. A l’époque, j’aurais bien voulu trouver un outil capable de réunir tous ces hébergements alternatifs dans plusieurs pays du monde, ce qui m’aurait évité de passer mes journées sur les forums ou les sites locaux…_
Merci à Magali pour ses réponses : une « vidéo »:http://www.youtube.com/watch?v=Lvk84hPWVDs pour en savoir plus.
Et qu’en pensez-vous? Faut-il *collaborer* avec les sites de tourisme participatif? Et si oui, comment?
[…] étranger à cette irruption de l'économie collaborative, avec la plateforme Couchsurfing.org ou BedyCasa. Mais le succès de AirBnB dépasse largement toutes les autres […]